Belga - Une école primaire flamande condamnée pour avoir écarté un enfant handicapé (3)

Anonyme • 13 novembre 2018
Actualité dans le groupe [ARES] Personnel

Ajout réactions du GRIP et du responsable de l'enseignement catholique en Flandre aux deux derniers paragraphes

BRUXELLES 13/11 11:06 (BELGA) 
La justice a fait droit la semaine dernière à une plainte déposée par les parents d'un enfant handicapé écarté de son école primaire de l'enseignement général, malgré la législation flamande sur l'enseignement inclusif. La ministre flamande de l'Education, Hilde Crevits (CD&V), regrette que les parents et l'école n'aient pas trouvé de solution.

Trisomique, Maxim avait intégré son école en province d'Anvers dès la maternelle, mais s'en est vu exclu en 2e primaire, aucun professeur ne voulant l'accueillir dans sa classe, la direction rejetant ses demandes d'aménagements raisonnables, pourtant prévus dans la législation flamande.

Les parents avaient alors été priés de se tourner vers l'enseignement spécialisé pour accueillir leur fils. Soutenus par Unia, ceux-ci s'étaient tournés vers la justice.

Celle-ci vient de faire droit à leur plainte. Selon un jugement rendu la semaine dernière, l'école n'a pas démontré en quoi les aménagements demandés par les parents de Maxim étaient déraisonnables, ni cherché quels aménagements pourraient être mis en place pour lui.

Cette dernière s'est de la sorte trop focalisée sur les problèmes rencontrés par les parents, et pas suffisamment sur l'intérêt et les droits de l'élève.

L'école doit verser 650 euros à Unia pour dommage moral.

"Ce jugement est sans précédent", se félicite Patrick Charlier, directeur d'Unia. "C'est la première fois qu'un juge dit clairement qu'une école ne peut pas décider unilatéralement de refuser un élève en situation de handicap."

"Ce rappel est important, car ce genre de situation est encore rencontré régulièrement aujourd'hui. Selon une étude, les parents d'enfants en situation de handicap doivent contacter cinq écoles en moyenne avant d'en trouver une qui accepte d'inscrire leur enfant. Certains parents contactent jusqu'à 19 écoles", selon Patrick Charlier.

La ministre flamande de l'Enseignement, Hilde Crevits, regrette que les parents et l'école ne soient pas parvenus à une solution. "Tout en respectant l'autre, les parents et l'école doivent rechercher la meilleure interprétation possible de l'enseignement inclusif, et si les efforts pour intégrer un enfant sont jugés déraisonnables par l'école, alors un élève peut être refusé", selon Hilde Crevits.

La ministre CD&V indique également que la Communauté flamande a été impliquée dans l'affaire par l'école concernée.

"Le juge a estimé qu'aucune faute ne pouvait lui être imputée."

Le GRIP, une organisation non gouvernementale néerlandophone émanant directement des personnes handicapées, parle d'un jugement historique. "Le tribunal confirme le droit fondamental à l'enseignement inclusif pour tous les élèves handicapés et condamne fermement le non-respect du décret M (décret approuvé par le parlement flamand qui doit permettre aux enfants qui ont des troubles sensoriels ou d'apprentissage d'être intégrés plus facilement dans l'enseignement régulier, ndlr). C'est un signal d'alarme pour les écoles qui n'en tiennent pas suffisamment compte."

L'école impliquée dans ce dossier fait partie du réseau catholique. "Le décret M favorise l'enseignement inclusif, processus qui prend du temps et qui ne se fait pas sans douleur. Nous essayons d'aider les écoles dans cette évolution et nous allons tirer les leçons de cette histoire", indique Lieven Boeve, à la tête de l'enseignement catholique flamand.

Keywords:
ENSEIGNEMENT / GVTFLA / JUSTICE / HANDICAP

Metadata:
INT 3 POL fr Author: EDR

ID: 96699395