BRUXELLES 05/02 15:20 (BELGA)
Les négociateurs des partis francophones s'activaient mardi en coulisses pour tenter de faire aboutir, mercredi en plénière du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, un volet jusqu'ici bloqué du Pacte d'excellence: le découplage des pouvoirs régulateur et organisateur de la Fédération en matière d'enseignement.
"On sent pour la première fois une volonté de tout le monde d'aboutir", commentait prudemment une source proche du dossier, à la suite d'un repositionnement du MR sur ce dossier qui agite la Fédération depuis plusieurs années.
Mardi dans La Libre, le président du MR Olivier Chastel a en effet annoncé que son parti pourrait finalement apporter à la majorité PS-cdH son soutien numériquement indispensable pour voter à la majorité des deux tiers cette proposition qu'il avait pourtant rejetée en commission.
La scission des pouvoirs régulateur et organisateur du réseau Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE) est l'une des clés de voûte de la réforme du pilotage des écoles prévue par le Pacte d'excellence.
Elle vise non seulement à mettre l'ensemble des réseaux à égale distance du régulateur (la Fédération est actuellement juge et partie à l'égard de "l'officiel"), mais aussi à redynamiser WBE.
Le MR soutient l'objectif général de scission, mais pas les modalités. Il craint essentiellement que l'autonomisation du nouveau P.O. (pouvoir organisateur) ne prenne la forme d'un onéreux "mastodonte administratif" par trop politisé. Comme d'autres, le parti est aussi quelque peu divisé sur cette question entre régionalistes et communautaristes.
Mais les acteurs du Pacte d'excellence ont mis la pression ces derniers jours pour éviter un échec, et notamment les milieux patronaux: l'Union wallonne des entreprises (UWE) et son pendant bruxellois le BECI veulent éviter que la querelle ne bloque la redynamisation espérée de WBE et l'essor des plans de pilotage, qui fixent des objectifs aux écoles et prévoient des évaluations.
En ouvrant la porte ce mardi à un déblocage, M. Chastel a toutefois fixé trois conditions. La première est de ne plus coupler la scission avec le décret qui revoit le pilotage général, ce qui permettrait au MR de voter contre une gouvernance des écoles qu'il juge trop lourde et contraignante pour les chefs d'établissement.
Une deuxième condition pourrait mettre du baume au cœur des régionalistes: le MR demande que le futur conseil d'administration du futur réseau (18 membres) intègre parmi les neuf membres politiques trois représentants des Régions (deux Wallons et un Bruxellois), aux côtés des six représentants de la Fédération. Enfin, le MR veut revoir encore à la baisse la taille de la structure du futur réseau, initialement composée de 600 personnes, rapportait La Libre.
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