Belga - Les nouvelles règles de migration rendent le pays "moins attrayant pour les chercheurs"

Anonyme • 16 septembre 2019
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BRUXELLES 17/09 12:20 (BELGA)
Les nouvelles règles en vigueur depuis le début de cette année pour recruter du personnel non-européen jouent un mauvais tour à l'enseignement supérieur et aux entreprises. La procédure est en effet devenue lourde et fastidieuse, selon un tour de table réalisé par l'agence Belga. Il existe une crainte que les meilleurs chercheurs internationaux ignorent dès lors la Belgique.

Jusqu'à l'année dernière, la Belgique disposait d'un système très rapide permettant de faire travailler des collaborateurs extérieurs à l'Espace économique européen (pays de l'UE, Islande, Norvège et Liechtenstein) ou de la Suisse. Mais il a ensuite fallu adapter ce systèm e à la législation européenne afin que les expatriés puissent désormais demander leur permis de travail et de résidence via un seul document. La procédure de 'single permit' est en vigueur depuis le début de cette année.

Le secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration d'alors, Theo Francken (N-VA), avait présenté cette autorisation combinée comme une simplification pour le travailleur et l'employeur. Les compétences en la matière étant réparties entre différents niveaux de pouvoir, les Régions et le gouvernement fédéral avaient conclu un accord de coopération. La migration de travail dépend en effet des premières tandis que le fédéral est compétent pour le séjour de ces personnes. Cette complexité a dès lors retardé la mise en œuvre de la directive européenne.

Neuf mois après son introduction, le système semble être tout sauf une amélioration sur le terrain. "Le temps d'attente pour pouvoir commencer à travailler en Belgique a au moins doublé", selon un spécialiste de la question de la fédération technologique Agoria. "Il y a une pénurie d'ingénieurs. Nous les trouvons en Asie ou en Amérique latine, par exemple. Un tel recrutement est effectué pour un projet, qui est limité dans le temps. Si les entreprises ont besoin de quatre mois pour la procédure, les projets sont dès lors retardés."

Cela devient encore plus énervant lorsque du personnel déjà en poste en Belgique est confronté à un permis de séjour dont l'expiration est menacée par un long traitement du dossier. "Cela s'accompagne d'effroi et de nervosité de devenir illégal."

L'enseignement supérieur connaît également des problèmes. Des professeurs, des professeurs invités et certains chercheurs sont soumis à ces nouvelles règles. Selon l'Université d'Anvers, le temps de traitement peut atteindre près de six mois et la procédure est perçue comme lourde et fastidieuse. L'université n'a pas toujours une vue si lointaine dans le futur sur les désignations de professeurs. "Les prolongations peuvent parfois ne pas intervenir à temps, avec des conséquences graves pour toutes les parties impliquées."

"Cela rend la Belgique moins attrayante pour les grands chercheurs internationaux. Les universités et les instituts de recherche craignent que cela ne se traduise par une baisse du recrutement international", relève-t-on à l'Université d'Anvers. Stephanie Lenoir, porte-parole de l'UGent, confirme: "Les candidats internationaux risquent d'abandonner si la procédure prend autant de temps. Nous pouvons encore résoudre le puzzle mais il ne faut pas que cela dure trop longtemps. En ces temps d'internationalisation, il est dommage qu'il y ait tant d'obstacles. Nous demandons aux prochains gouvernements de faire quelque chose à ce sujet."

Selon les organisations d'employeurs, la Belgique a perdu sa bonne position. Agoria plaide ainsi pour une solution technologique au lieu des actuelles "situations kafkaïennes". "Créez une plate-forme numérique sur laquelle un dossier de demande peut être traité en temps réel du début à la fin", propose ainsi la fédération technologique. La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) souhaite également des mesures pour accroître l'attractivité de la Belgique pour les talents étrangers.

Le cabinet de la ministre de l'Asile et de la Migration Maggie De Block (Open Vld) répond qu'un groupe de travail interfédéral se penche sur cette problématique. "Il existe des propositions pragmatiques d'amélioration et de solutions. Nous espérons pouvoir progresser rapidement dans ce domaine."

D'après le cabinet, des mesures ont été prises pour diminuer le délai à l'Office des étrangers, "ce qui a réduit le temps de traitement de huit semaines à entre deux et quatre". Cependant, il semble maintenant que l'arriéré au niveau régional se creuse à nouveau. "Cela montre qu'il est essentiel de voir et d'améliorer cela conjointement avec les deux niveaux de pouvoir."

Keywords:
EMPLOI / IMMIGRATION / ENSEIGNEMENT / ENTREPRISES / SCIENCES / GVTFED

Metadata:
INT 3 ECO fr Author: HED

ID: 102391129