La commission du Budget du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé mercredi matin, majorité PS-MR-Ecolo contre l'opposition PTB-cdH, l'ajustement budgétaire pour l'année 2019 ainsi que le budget initial de l'entité pour 2020.
En raison d'une dégradation d'une série de paramètres macro-économiques et de recettes attendues finalement non-perçues, la Fédération Wallonie-Bruxelles terminera l'exercice en cours sur un trou de 507 millions d'euros, soit bien davantage que les 192 millions de déficit prévu à l'initial.
Pour 2020, et dans un contexte similaire, le déficit programmé devrait même grimper à 708 millions d'euros.
Vu l'indexation des salaires prévue en début d'année prochaine, mais aussi pour financer les réformes issues du Pacte d'excellence, les dépenses de la Fédération augmenteront de 3,4% l'an prochain, alors que ses recettes ne progresseront que de 1,4%.
"Notre volonté est de continuer à investir dans notre avenir pour léguer aux générations futures des infrastructures de qualité et un meilleur enseignement qui seront porteurs de croissance", défend le ministre du Budget, Frédéric Daerden (PS).
Ce budget initial 2020 est néanmoins essentiellement de nature technique, visant notamment à répondre au calendrier imposé par les instances européennes.
Il fera l'objet dès le printemps prochain d'un ajustement sur base d'une actualisation des paramètres macro-économiques, mais aussi d'une "analyse fine de l'ensemble des recettes et des dépenses" de la Fédération, selon M. Daerden.
Désormais dans l'opposition, André Antoine (cdH), jadis ministre du Budget de la Fédération dont il connaît les moindres recoins, a dénoncé lors du débat en commission un budget peu transparent, incomplet et qui ne rencontre nullement les promesses politiques contenues dans la déclaration de politique communautaire adoptée par l'arc-en-ciel, selon lui. Il a aussi répété ses craintes quant à l'évolution de la dette de l'entité, qui devrait s'alourdir.
Adopté mercredi matin en commission, l'ajusté 2019 et l'initial 2020 devraient être définitivement votés d'ici quinze jours en séance plénière du Parlement.
Le budget de la Fédération est doté de quelque 11 milliards d'euros, dont les trois quarts servent à financer les politiques d'éducation et de recherche en Wallonie et à Bruxelles.
Les salaires des enseignants captent à eux seuls la moitié du budget de l'entité.