Belga - Une journaliste russe agressée en Tchétchénie, l'ULB et la VUB expriment leur indignation

Anonyme • 14 février 2020
Actualité dans le groupe [ARES] Personnel

Une journaliste du quotidien russe indépendant Novaïa Gazeta, Elena Milashina, a été agressée physiquement la semaine dernière à Grozny, la capitale tchétchène, alors qu'elle assistait au procès d'un blogueur dissident. Diplômée d'honneur de l'ULB et de la VUB, elle accuse les autorités tchétchènes d'avoir orchestré l'attaque, "une agression de plus visant les défenseurs des droits humains, les journalistes et les avocats qui travaillent en Tchétchénie", a-t-elle dénoncé sur les ondes de la radio l'Écho de Moscou. De nombreuses organisations, dont les deux universités belges, ont réclamé une enquête.

La journaliste et une avocate spécialiste de la défense des droits humains, Marina Doubrovina, qui l'accompagnait, ont été agressées le soir du 6 février dans le lobby de leur hôtel par une quinzaine d'hommes et de femmes non identifiés.

"Les coups ont principalement été portés par des femmes", a précisé le quotidien Novaïa Gazeta dans un communiqué publié peu après l'agression.

Elena Milashina se trouvait à Grozny pour assister au procès du blogueur Islam Noukhanov, auteur de propos critiques sur le mode de vie luxueux des élites tchétchènes, et sous le coup d'une accusation soudaine pour détention d'armes.

L'agression dont la journaliste et l'avocate ont été victimes fait suite à plusieurs menaces adressées à Elena Milashina qui, depuis plusieurs années, enquête sur les violations des droits humains en Tchétchénie.

Des menaces avaient en effet émané du pouvoir tchétchène à l'encontre de tout le journal Novaïa Gazeta en 2017, après la révélation par Elena Milashina des purges massives menées contre la communauté LGBT de Tchétchénie. En octobre 2019, le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov a lui même proféré des propos diffamatoires à l'encontre d'Elena Milashina, après la publication d'une enquête sur des purges en cours au sein du pouvoir.

"C'est une obsession des autorités tchétchènes, que je considère comme étant derrière l'attaque. La République tchétchène est dans une situation difficile mais c'est un endroit calme. Lorsqu'un tel incident survient, il ne peut qu'être approuvé par les autorités", a dénoncé Elena Milashina, interrogée sur les ondes de l'Echo de Moscou.

La journaliste, qui souffre de contusions à la tête et aux épaules ainsi que de multiples égratignures, a déposé plainte auprès de la police.

Après l'agression, l'Union des journalistes de Russie a exprimé son indignation et de nombreuses voix se sont élevées sur la scène internationale pour réclamer une enquête impartiale. Parmi celles-ci, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et le Comité contre la torture, mais aussi l'ULB et la VUB, qui ont décerné le titre de docteur honoris causa à Mme Milashina l'année dernière.