Belga - Fédération Wallonie-Bruxelles - Frédéric Daerden réfléchit à mobiliser l'épargne des particuliers pour rénover les écoles

Anonyme • 20 février 2020
Actualité dans le groupe [ARES] Personnel

Le ministre en charge des Bâtiments scolaires en Fédération Wallonie-Bruxelles, Frédéric Daerden (PS), envisage de faire appel à l'épargne des particuliers pour financer en partie les importants besoins en matière d'infrastructures scolaires.

En raison d'un sous-investissement chronique depuis trois décennies, le parc scolaire en Wallonie et à Bruxelles est aujourd'hui bien souvent vétuste, peu efficace en termes d'énergie, et inadapté à l'évolution des pratiques pédagogiques.

Selon des estimations récentes du ministre Daerden, plus d'un milliard d'euros sont ainsi nécessaires, et ce rien que pour le réseau officiel.

Or, la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui ne dispose d'aucun levier fiscal et perçoit toutes ses recettes de l'Etat fédéral, n'a pas cet argent. D'autant qu'elle a d'autres besoins à financer, notamment pour mettre en oeuvre le Pacte pour un enseignement d'excellence ou encore la réforme de programmée de la formation initiale des enseignants.

Face à ces contraintes, M. Daerden cherche des solutions de financement alternatives. Il y a quelques semaines en commission du Parlement, le socialiste avait dit n'avoir "aucun tabou" envers d'éventuelles partenariats public-privé (PPP) pour rénover les écoles.

Jeudi, en marge d'une conférence de presse concernant le réseau WBE, il a confié aussi envisager de solliciter directement l'épargne des particuliers qui dort aujourd'hui sur des comptes sans rapporter (quasi) aucun intérêt.

Sous quelle forme? Toutes les pistes sont envisagées, d'une éventuelle souscription publique, aux classiques obligations (sur le modèle des bons Leterme), voire pourquoi pas via une plateforme de financement participatif citoyen (crowdlending), un mécanisme déjà bien connu pour le financement d'entreprises privées.

Pour motiver les citoyens à participer au projet, il pourrait être envisagé que l'argent ainsi récolté soit destiné à des objectifs bien spécifiques jugés plus porteurs, comme l'"écologisation" des écoles ou encore l'achat de matériel informatique, un domaine où la Fédération Wallonie-Bruxelles est aussi à la traîne...

Selon le ministre, pareille solution aurait aussi l'avantage de ne pas aggraver le déficit public de la Fédération Wallonie-Bruxelles, soumise comme toutes les autorités publiques à des règles européennes strictes.

A côté de ces solutions innovatrices, le ministre Daerden explore aussi des formes de financement plus classiques pour relever les importants besoins financiers pour les infrastructures scolaires.

Il a ainsi indiqué jeudi avoir eu récemment un premier contact avec la Banque européenne d'investissement (BEI) à ce sujet. Les discussions en sont ici aussi à stade préliminaire, a-t-il précisé.