Belga - Les stagiaires en médecine spécialisée victimes d'infractions légales

Anonyme • 12 mars 2020
Actualité dans le groupe [ARES] Personnel

L'association flamande représentant les médecins spécialistes en formation (Vlaamse vereniging voor Artsen-Specialisten in Opleiding, Vaso) publie jeudi une enquête révélant que les stagiaires sont fréquemment victimes de violations de la législation. Neuf répondants sur dix ont ainsi identifié une infraction légale objective lors de leur stage. Une enquête menée du côté francophone par le Comité inter-universitaire des médecins assistants candidats spécialistes (Cimacs) avait abouti l'an dernier à des résultats similaires, indique le président de cet organe représentatif, Giovanni Briganti. "Le temps est venu de prendre des décisions fortes", estime-t-il.

Vaso a interrogé en janvier tous les médecins spécialistes flamands en formation, dont environ un cinquième (678) ont répondu. L'association a aussi récolté 111 fiches de salaire.

Neuf répondants sur dix ont indiqué qu'ils constataient que leur stage enfreignait la loi. Les infractions concernaient principalement l'enregistrement du temps de travail, l'octroi des récupérations après un travail de longue durée et la compensation du service de garde. Ainsi, trois sur dix indiquent qu'ils ne sont pas en mesure d'enregistrer leur temps de travail et même 3% témoignent que leur employeur modifie leur temps de travail, bien qu'il s'agisse d'une infraction pénale. Les répondants avouent également ignorer vers qui se tourner pour dénoncer ces infractions.

Le Cimacs a mené en 2019 une étude similaire qui se focalisait davantage sur les conditions de travail que sur les salaires, explique le président du Comité, Giovanni Briganti. "Nous constatons un mépris systématique des conditions légales de travail. Il y a une falsification systématique des heures de travail par les maîtres de stage. Cela concerne plus de 50% des médecins assistants. Cela veut dire qu'on peut travailler 80 ou 90 heures et ne pas être payé pour toutes ces heures", dénonce-t-il. "La limite horaire est tout le temps franchie."

"Il est grand temps de s'attaquer à la protection juridique des spécialistes en formation et d'élaborer une convention de formation centrale avec des conditions de travail uniformes et minimales", plaide Thomas Debrouwere, président de Vaso. Il exige également davantage de contrôles et éventuellement des sanctions.

"Nous réalisons que les réalités du côté néerlandophone et francophone se rejoignent et le temps est venu de prendre des décisions fortes", appelle M. Briganti.