Belga - La rectrice de l'ULB veut "défendre tant et plus le libre examen et l'esprit critique"

Anonyme • 12 septembre 2020
Ressource dans le groupe [ARES] Personnel

La 187e séance de rentrée académique de l'Université libre de Bruxelles (ULB) s'est tenue vendredi soir devant un public restreint, à l'amphithéâtre Henri La Fontaine, sur le campus du Solbosch à Ixelles, et en lien avec quelque centaines d'internautes via la retransmission en direct sur internet. Cette nouvelle année 2020-2021 prendra pour thème les citoyennetés numériques.

"J'espère laisser une université plus vive, plus fière d'elle-même, mieux reconnue et utile à la collectivité qui la finance, même si je ne peux que la quitter avec l'inquiétude d'un financement dont la détérioration continuelle, étant donné la crois sance constante du nombre d'étudiants, nous conduit inexorablement à une équation impossible", a déclaré le recteur sortant Yvon Englert, qui a fait valoir que ses efforts durant ses quatre années de mandat ont notamment été dirigés vers un renforcement de l'attractivité, une augmentation des capacités budgétaires et quatre plans d'actions sur l'informatique, le climat, l'immobilier et la réforme de l'administration.

Yvon Englert a remis son épitoge à la nouvelle rectrice Annemie Schaus. En ce 11 septembre, elle a ouvert son discours en parlant des attaques terroristes qui ont frappé la démocratie et a décrié "la financiarisation de tout ce qui fonde la société humaine": "De la terreur extrémiste à la terreur virale, deux terreurs qui nous font bien étrangement oublier cette autre menace bien plus lourde qui pèse sur l'avenir de la planète et la préservation de notre écosystème. La sécurité a pris le pas sur les autres valeurs clés de la démocratie: la liberté et l'égalité. Une telle sécurité est paradoxaleme nt synonyme de précarité grandissante, une précarité qui atteint directement les services publics, sommés de voir leur rentabilité évaluée sur les modèles propres aux entreprises privées".

Elle a également déploré que l'enseignement supérieur et la recherche scientifique soient affectés et que les moyens dédiés à la formation des étudiants soient toujours plus réduits.     Mme Schaus a souligné l'importance de "défendre tant et plus le libre examen et l'esprit critique dans ce monde où les fake news, la relativisation des savoirs et le complotisme nous envahissent", mais aussi la valeur de la prise de parole des académiques dans les débats publics. Des crises sanitaire et climatique actuelles, elle retient "la nécessité d'une recherche libérée d'une logique entrepreneuriale, à courte vue".

Elle a fait valoir en fin de discours sa volonté de réformer le mode électoral pour élargir l'électorat.

En fin de cérémonie, l'université a remis deux médailles pour féliciter les étudiants qui se sont illustrés pendant la crise sanitaire, à savoir à travers l'ASBL MasKIT et en prêtant renfort dans les hôpitaux et les maisons de repos. Une troisième médaille a valorisé le collectif "Fresh", qui lutte contre le harcèlement mais aussi le sexisme, le racisme et l'exclusion.