Le libéral Hervé Hasquin sera le nouveau président de l’Ares (Article du Soir)

Anonyme • 23 novembre 2020
Article dans le groupe [ARES] Personnel

L’ex-ministre président de la Communauté française et recteur de l’ULB est choisi par le MR pour présider l’organe de concertation des établissements d’enseignement supérieur. Un choix lié à ses compétences en la matière pour la ministre Glatigny. Un choix politique symbolique pour le président Bouchez aussi.

Voici quelques jours, Jean-Pierre Hansen démissionnait de la présidence de l’Ares (l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur, qui fédère les acteurs du secteur), ayant appris que son mandat ne serait pas prolongé par la Fédération Wallonie-Bruxelles. On disait le MR désireux de remplacer cet étiqueté CDH par un libéral.

Il nous revient que la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, propose effectivement à l’Ares de nommer la figure libérale Hervé Hasquin à la présidence de son CA. La ministre nous explique : « C’est un ancien ministre-président de la Communauté française, ancien recteur de l’ULB, il a un parcours académique prestigieux, il connaît très bien les institutions, et fut le secrétaire perpétuel de l’Académie Royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. Il a aussi été président du Centre pour l’égalité des chances ; or, il y aura un volet important égalité des chances et excellence à prendre en compte, surtout en période covid. Hervé Hasquin, qui a un pied à Bruxelles et un dans le Hainaut, défendra bien l’Ares, qui est un organe de concertation et de dialogue pour les universités, hautes écoles et écoles supérieures des arts. C’est intéressant d’avoir quelqu’un qui connaît ça de l’intérieur, car les établissements ont des besoins très différents et qu’il faut donner du poids à cet outil de concertation, qui est vraiment crucial en ces temps troublés ».

Voilà pour l’explication côté enseignement. Mais il y a aussi une motivation politique à la désignation d’Hervé Hasquin à la tête de l’Ares. Désignation opérée avec le président du MR, Georges-Louis Bouchez. Lui qui a nommé Mathieu Michel au gouvernement De Croo, non sans prendre une bonne partie de ses troupes à revers, désigne ici un libéral à l’opposé du spectre bleu. Hasquin ne s’était pas privé, ces dernières années, de critiquer les ténors de son parti, famille Michel en tête, singulièrement dans un livre « Les bleus de la mémoire » qui a fait grand bruit début 2019. S’il épargnait Bouchez, Hasquin déclarait par exemple que «le MR manque de grands leaders et de tribuns », rien que ça. Estimant que « ce qui est inquiétant, c’est que les gens brillants, on ne les cherche plus, et on a l’impression qu’ils n’ont plus leur place au MR».

On l’a compris: l’homme à la forte personnalité et au franc-parler avait pris de la distance avec son parti. Le nouveau président libéral le ramène au bercail. Soucieux de «rassembler très largement et de renouer le lien avec le cercle ulbiste aussi». Contacté, Georges-Louis Bouchez se dit «ravi qu’Hervé Hasquin travaille sur un sujet aussi important que l’enseignement, axe prioritaire pour le MR comme je l’avais défini durant ma campagne pour la présidence du parti. C’est un choix incontestable: son CV Hasquin parle pour lui».