Belga - Un an plus tard, les rotifères belges repartent dans l'espace

Anonyme • 4 décembre 2020
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Les rotifères (sorte de crustacés aquatiques invertébrés et microscopiques) peuvent se reproduire dans l'espace. Ca été démontré par l'expérience Rob-1 que l'UNamur et le Centre d'Étude de l'Énergie Nucléaire (SCK CEN) ont envoyé dans l'espace il y a un an. Ce 5 décembre, les rotifères belges repartiront pour la Station spatiale internationale (ISS). "Nous allons tester encore plus leur résistance en endommageant leur ADN avant le départ", expliquent les partenaires du projet, l'UNamur, le SCK CEN et l'ULB.

Des rotifères hydratés et actifs sont partis en décembre 2019 pour l'ISS dans le cadre du projet RISE (Rotifers in Space). Ils ont été en orbite pendant deux semaines, où ils ont été exposés aux effets de l'espace (microgravité et radiations cosmiques). Après un vol et un retour réussis, les scientifiques ont examiné les animaux quant à leur reproduction et leur expression génique (la fabrication de molécules qui auront un rôle actif dans le fonctionnement des cellules).

"Certaines espèces, comme le bdelloide Adineta vaga, se reproduisent sans sexe. Les femelles se clonent pour ainsi dire", explique Karine Van Doninck, professeure à l'UNamur et à l'ULB. "De plus, ils sont l'une des seules espèces animales au monde à survivre à une déshydratation complète et à des doses élevées de rayonnements ionisants".

Les recherches de la première mission à l'ISS ont montré que l'apesanteur n'affecte pas leur fertilité. Ils ont donné naissance à une progéniture tout comme leurs collègues sur terre. En se clonant, ils copient également les éventuelles erreurs survenues lors de la réparation de l'ADN, précisent les scientifiques.

Alors que la première mission n'a pas encore livré tous ses enseignements, une seconde emportera 1,8 million de rotifères déshydratés depuis le Kennedy Space Center de Floride à bord de la fusée Space X Falcon 9 (CRS 21) vers l'ISS demain/samedi. Par le biais de cette deuxième expérience, les partenaires du projet veulent savoir quel effet l'apesanteur et les radiations ont sur le métabolisme et le mécanisme de réparation du matériel génétique des organismes vivants.

Une troisième expérience, prévue pour 2025, testera encore plus la résistance des rotifères. Ils seront ainsi placés à l'extérieur de l'ISS où ils seront exposés sans protection à de très basses températures, à un environnement sous vide et à de fortes doses de rayonnement ultraviolet et ionisant.