Belga - Coronavirus - Près d'un étudiant sur trois s'estime en décrochage

Anonyme • 16 mars 2021
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Trente pour cent des étudiants s'estiment en décrochage, et ce malgré des taux de réussite plus élevés que d'habitude lors de la session de janvier, ressort-il mardi d'une étude de l'Université Saint-Louis, à Bruxelles. Six étudiants sur dix se sentent découragés et démotivés.

Sur l'ensemble des près de 600 étudiants interrogés, tous inscrits pour la première fois à l'Université Saint-Louis en 2019-2020, les plus nombreux à exprimer leur sentiment de décrochage sont ceux qui ne sont pas passés en deuxième année. Ils sont en effet 36,6% à le faire, contre 29% des étudiants qui sont, eux, passés d ans le bloc supérieur.

Ce sont par contre les étudiants qui ont été admis en deuxième année qui sont les plus enclins à exprimer leur découragement: 61,8%, contre 46,4% de ceux restés en première ou qui se sont réorientés.

"Ces personnes n'ont pas connu le coup d'arrêt de rester en première. Elles nourrissent en général plus d'espoir dans leurs études et sont plus investies", explique le professeur de sociologie Nicolas Marquis. "Paradoxalement, ceux qui vont le moins mal ont plus tendance à dire qu'ils vont mal. C'est peut-être aussi parce que ces étudiants ont tendance à avoir plus de ressources. Ils sont donc plus prompts à dire que ça va pas, cela fait davantage partie des possibilités de leur environnement", avance-t-il.

Bien qu'une majorité d'étudiants partageait l'impression d'avoir beaucoup de temps pour leurs études, 85% d'entre eux ont rencontré des difficultés psychologiques entre fin octobre et mi-décembre. Ils n'étaient encore "que" 79% dans ce cas en juin. Près de la moitié estime que ces obstacles ont lourdement entravé leur parcours.

La majorité des étudiants interrogés ont trouvé plus difficile la deuxième expérience d'enseignement à distance par rapport à celle de l'année académique précédente. Un constat lié à un sentiment d'isolement aggravé: il concernait 63,5% des répondants fin 2020, contre 51,4% six mois plus tôt.

Les étudiants semblent cependant avoir pu capitaliser sur leur expérience, relèvent les auteurs de l'étude. Ils étaient en effet moins nombreux à admettre avoir été désorganisés (39,8%, contre 47,9% en juin), mais aussi plus enclins à apprécier travailler leurs cours de façon autonome. Ils ont moins souvent dû revoir leurs méthodes (52,7% en juin 2020, contre 43,1% aujourd'hui). Près de la moitié, soit 46,4%, s'estiment plus productifs, contre 40,9% lors de leur première expérience de l'enseignement à distance.

L'enquête démontre également que les étudiants ont des inquiétudes très présentes et croissantes. Pour une majorité d'entre eux, les conséquences de la crise sanitaire (économiques, sociales, familiales...) constituent la source de stress la plus répandue, alors que les inquiétudes liées à la suite de leur parcours sont un peu moins fréquentes.