Belga - Accord sur le statut social des médecins assistants - La grève des médecins assistants "bien suivie", manifestation prévue dans l'après-midi

Anonyme • 20 mai 2021
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La grève des médecins assistants francophones en formation, qui rejettent l'accord intervenu mercredi soir en commission paritaire médecins-hôpitaux sur leur statut, est "bien suivie" depuis jeudi matin, selon le président du Comité interuniversitaire des médecins assistants candidats spécialistes (Cimacs), Jean-Michel Mot. Une manifestation est prévue dans l'après-midi à Bruxelles.

"Beaucoup de gens se sont réunis devant leurs hôpitaux respectifs ce matin. Il y aura une manifestation cette après-midi à Bruxelles. On va partir sur cinq jours sans prestations à l'hôpital", prévient Jean-Michel Mot, qui annonce un rassemblement au Mont des Arts &agr ave; partir de 13h00.

Mercredi soir, la Commission nationale paritaire médecins-hôpitaux est parvenue à un accord pour améliorer les conditions de travail et la protection sociale des médecins assistants en formation. Cet accord prévoit notamment un contrat de travail uniforme pour l'ensemble des médecins assistants à partir du 1er août, un salaire de base ainsi qu'une augmentation salariale d'environ 10% via le salaire de base et les prestations de garde, à quoi s'ajoute une rémunération majorée pour le temps de travail supplémentaire, les gardes de nuit, les dimanches et les jours fériés. Les médecins assistants ont également obtenu la garantie de 20 jours de congé léga ux et de 10 jours fériés, ainsi qu'une protection durant la grossesse, notamment.

Si les médecins assistants néerlandophones en formation, représentés par le Vaso, se sont dits satisfaits des avancées engrangées, le Cimacs, qui avait quitté la table des négociations, rejette néanmoins l'accord, dont il considère qu'il était déterminé à l'avance. "En tant que représentant des assistants, je ne peux pas soutenir ce texte", a affirmé M. Mot. "Nous ne sommes pas d'accord avec ça parce que ça ne répond pas du tout à nos exigences. Il manque un réel contrôle de la situation de travail et nous n'avons pas vraiment de réelles garanties par rapport à ça. C'est un moyen déguis&eacute ; d'augmenter les heures de travail", a-t-il fait valoir.

De son côté le Comité interuniversitaire des Étudiants en Médecine (CIUM) a dénoncé des pressions sur les étudiants ainsi que des "potentiels conflits d'intérêt qui régissent les relations entre certains hôpitaux académiques et les corps enseignants". Dans un communiqué, le CIUM affirme que "de nombreux hôpitaux prévoyaient d'attribuer aux étudiants en Médecine certaines de nos tâches pour pallier à notre absence. Nous dénonçons ces pratiques inacceptables. À notre plus grand regret, il semblerait que les décanats et facultés de Médecine de l'Université Libre de Bruxelles (ULB), l'Universit é de Liège (ULg) et de l'Université Catholique de Louvain (UCL) cautionneraient, au mieux tacitement, cette attitude indigne et potentiellement dangereuse."

"Nous refusons d'être instrumentalisés de la sorte et souhaitons clarifier les choses. Nous avons l'honneur d'apporter notre aide substantielle à la formation des étudiants en médecine", qui "n'ont pas vocation à pallier les manquements de moyens financiers et logistiques d'un système de santé défaillant en sacrifiant leur précieux temps à des tâches administratives ou du travail d'assistanat ne contribuant pas à leur développement intellectuel ou l'acquisition de compétences d'intérêt pour leur futur pratique. Ces abus s'apparentent à de l'exploitation d'une force de travail docile et corvéable à merci, sujette aux pressions hié rarchiques, que nous avons que trop bien connue dans notre passé d'étudiant et qui ne sont que l'amorce d'une logique délétère qui s'impose à nous quotidiennement en tant que médecin en formation."