INFO - Belga - L'imageur de la sonde solaire Parker en partie conçu à Liège (ULiège)

Anonyme • 9 août 2018
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L'imageur de la sonde solaire Parker en partie conçu à Liège

BRUXELLES 08/08 21:20 (BELGA) 
La sonde solaire Parker, dont le lancement est prévu samedi, emportera avec elle un peu de savoir-faire belge: une équipe du Centre spatial de Liège a en effet participé à la conception de l'un des quatre instruments à bord. Il s'agit d'un imageur doté de deux télescopes chargé de suivre les fluctuations de densité dans la couronne solaire, rapporte mercredi l'Université de Liège (ULiège).

L'instrument en question, baptisé WISPR (Wide-Field Imager For Solar Probe Plus Mission), va imager la lumière dans l'atmosphère extérieure du Soleil, qu'on appelle sa couronne.

"C'est une caméra grand champ", résume Pierre Rochus (ULiège), chercheur associé du projet WISPR aux côtés de Russell Howard du Naval Research Laboratory à Washington. Pour des raisons thermiques, ses deux télescopes ne regarderont pas directement l'astre mais seront orientés dans la direction du mouvement du satellite. "Ils vont observer la lumière diffusée par les électrons, celle qui nous intéresse le plus, et par la poussière qui provient de comètes et d'autres choses", explique-t-il depuis Cap Canaveral en Floride, où est prévu le décollage.

Le Centre spatial de Liège a effectué les calculs nécessaires pour anticiper la lumière parasite, c'est-à-dire celle qui aboutit dans le spectre à la suite de réflexions multiples non souhaitées. En l'occurrence, la lumière provenant directement du disque solaire et celle issue des éléments du satellite. Le centre universitaire a ensuite contribué au design de l'optique des deux télescopes afin qu'ils captent le moins de lumière parasite possible.

Outre l'étude des structures de la couronne du Soleil, WISPR permettra de faire le lien entre ces structures et les données récoltées par les trois autres instruments à bord, qui réaliseront quant à eux des mesures "in situ".

La mission Parker Solar Probe de la Nasa, l'agence spatiale américaine, sera la première à pénétrer la couronne du Soleil. La sonde effectuera 24 orbites autour du Soleil sur une période de sept ans. Elle passera plusieurs fois à moins de 7 millions de kilomètres de la surface de notre étoile et devra affronter des températures jusqu'à 1.127 degrés celsius (1.400 K).

Ses objectifs sont notamment de comprendre l'origine du vent solaire et des éruptions solaires. Elle vise aussi à élucider le mystère du "chauffage" de la couronne, zone plus chaude que la surface du Soleil.

Ces prochaines années, deux autres observatoires contribueront à mieux connaître la naine jaune, à nouveau avec l'aide de scientifiques belges, souligne l'ULiège. Le Solar Orbiter de l'Agence spatiale européenne devrait être lancé en 2020, avec à bord un imageur (EUI, Extreme Ultraviolet Imager), dont Pierre Rochus est le maître d'oeuvre, et trois autres instruments dans lesquels le Centre spatial de Liège est impliqué.

La même année, le télescope Daniel K. Inouye (DKIST), plus grand télescope solaire au monde, devrait être opérationnel au sommet de la montagne Haleakala, sur l'île hawaïenne de Maui. L'un de ses éléments clés, la cellule du miroir primaire, a été conçu et fabriqué en Belgique par la société liégeoise Amos.