Belga - Rentrée scolaire 2018 - L'enseignement en FWB: pas assez "inclusif", malgré les droits de chaque enfant

Anonyme • 6 septembre 2018
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BRUXELLES 05/09 19:02 (BELGA) 
L'accès des personnes handicapées à un enseignement "inclusif", "dans les communautés où elles vivent", figure dans une Convention de l'ONU ratifiée par la Belgique durant l'été 2009. En Communauté française, beaucoup d'enfants et adolescents handicapés se voient pourtant refuser chaque année l'accès à une école "ordinaire" proche de chez eux. Ils sont alors contraints de poursuivre leur scolarité dans l'enseignement spécialisé, à part, et dans bien des cas à une certaine distance de chez eux. C'est le constat pointé mercredi, en cette période de rentrée scolaire, par la Ligue des Droits de l'Enfant et sa Plate-forme Inclusion scolaire ("Une école pour tous"), qui comptent bien rappeler les bénéfices d'un enseignement qui, au contraire, rassemblerait les enfants.< p style="margin: 0;padding: 0;font-family: "Helvetica Neue", "Helvetica", Helvetica, Arial, sans-serif;margin-bottom: 10px;font-weight: normal;font-size: 14px;line-height: 1.6;">"Nous avons en Belgique un enseignement ségrégué", assène d'emblée le président de la Ligue, Jean-Pierre Coenen. L'enseignement spécialisé (anciennement "spécial") fête ses 48 ans cette année en Belgique. Issu à la base d'une demande de parents ayant des enfants handicapés, comme le rappelle le psychologue et professeur émérite de l'UMons Ghislain Magerotte, il est devenu un lieu où l'on reste "entre enfants handicapés", regrette la Ligue.

Cette dernière, appuyée par des témoignages de parents d'enfants handicapés, mais aussi de personnes souffrant d'une déficience intellectuelle et passées par des écoles "spécialisées", revendique au contraire un enseignement "inclusif": qui intègre réellement dans les classes de toute école des élèves relevant actuellement du spécialisé, avec si nécessaire une adaptation des objectifs pédagogiques. Selon les récits, notamment du directeur d'une école bruxelloise qui a fait ce choix, les bénéfices en sont immenses, pour l'ensemble de la classe.

Cette possibilité a fait l'objet d'un décret en 2004, en Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour chaque projet d'"intégration" d'un élève, l'école "ordinaire" a alors droit à 4 "périodes" d'aide par semaine de classe, fournies via une école spécialisée partenaire. Concrètement, cette aide peut prendre la forme d'un enseignant spécialisé, d'un logopède, ou d'un autre professionnel compétent qui vient pour 4 périodes chaque semaine veiller à un accompagnement adéquat de l'élève "intégré".

Au fil du temps, "de plus en plus d'écoles" l'appliquent, "mais cela reste très peu", constate Jean-Pierre Coenen. Il évoque un total d'"un peu plus de 3.000" élèves en 2015-2016, pas grand-chose par rapport aux 39.000 écoliers de l'enseignement spécialisé.

Et pour cause: tout projet d'intégration nécessite, pour chaque élève individuel, l'accord de quatre parties: l'école "ordinaire" prête à l'accueillir, une école spécialisée, ainsi que les centres PMS respectifs des deux établissements. Une mission presque impossible pour beaucoup, où il suffit d'un seul "non" pour que tout s'écroule sans possibilité de recours. Pensant souvent agir dans l'intérêt de la famille et de l'enfant, ces acteurs semblent prompts à refuser une telle intégration, ayant peur que l'enfant ne réussisse pas, note la Ligue.

"La législation actuelle donne beaucoup trop de pouvoir aux intervenants institutionnels", constate Jean-Pierre Coenen. "Nous demandons pourtant seulement que le droit soit respecté."

Keywords:
BRIEF / RENTRéE SCOLAIRE 2018 / DDH / SOCIAL / ENSEIGNEMENT / COMMUNAUTES / SHORT

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INT 3 GEN fr Author: DCL

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