RTBF - Le nombre d’étudiants au CPAS a doublé en 10 ans

Anonyme • 1 octobre 2018
Actualité dans le groupe [ARES] Personnel

PAR BERNARD DEMONTY

 

La précarité des étudiants est aujourd’hui bien plus forte qu’en 2008. 97 % d’étudiants en plus font appel au CPAS. Et ces difficultés touchent différement en fonction des communes.

Les sentiments d’inquiétude des jeunes wallons au sujet du marché du travail sont corroborés par les chiffres. L’économiste Philippe Defeyt, de l’Institut pour un développement durable a compilé les données du revenu d’intégration, cette allocation du CPAS pour ceux qui éprouvent des difficultés à nouer les deux bouts et n’ont pas d’autre moyen de subsistance. C’est ce qui s’appelait le « minimex », dans le passé.

97 % d’étudiants en plus

Le nombre d’étudiants qui y a fait appel a explosé ces dernières années. Ils étaient 4.642 à en bénéficier en 2008. Ce nombre est passé à 9.144 en 2017, soit une hausse de 97 %. Et au-delà des étudiants, la population jeune fait de plus en plus appel à ces aides. Si l’on prend l’ensemble de la population de 18 à 24 ans, on arrive en 2017 à 20.953 bénéficiaires, soit une hausse de 74,3 % par rapport à 2008.

Les grandes villes sont plus touchées

Cette évolution est telle que les jeunes représentent un tiers des allocataires du revenu d’intégration. C’est manifestement dans les grandes villes que les moins de 25 ans ont le plus de difficultés. Ces villes concentrent 25 % de la population wallonne, mais 50 % des bénéficiaires du revenu d’intégration. Le chercheur relève aussi de fortes disparités entre communes. Par exemple, à Dison, en région verviétoise, 8 % des habitants ont bénéficié au moins une fois du revenu d’intégration. A Jurbise, dans le Hainaut, la proportion est de 0,6 %. Il existe aussi de fortes inégalités relatives à l’accès aux études. A Ellezelles, dans le Hainaut, 92 % des jeunes ont l’occasion de faire des études, à Chimay, seuls 15 % ont cette chance. Et si l’on prend le chiffre global des bénéficiaires du revenu d’intégration en Wallonie sur l’année 2017, on arrive à 92.000. De quoi, hélas, donner quelque fondement aux craintes des plus jeunes sur leur avenir professionnel.