Belga - Climat - L'UCLouvain exclura les énergies fossiles de l'ensemble de ses investissements d'ici 2022

Anonyme • 15 décembre 2020
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L'UCLouvain a annoncé lundi exclure les énergies fossiles, sources principales du réchauffement climatique, de l'ensemble de son portefeuille d'actions et d'investissements d'ici 2022. A l'heure où la plupart des universités francophones se désengagent déjà des investissements directement liés aux combustibles fossiles, l'UCLouvain accélère le tempo en misant sur les labels Febelfin et Financité pour l'ensemble de ses investissements.

"Si nous voulons mener une transition ambitieuse, il faut être cohérent et aller jusqu'au bout de nos actes", assure la prorectrice de l'UCLouvain en charge de la transition, Marthe Nyssens.

L'université louvaniste, qui avait déjà décidé d'éliminer les énergies fossiles de ses nouveaux investissements en 2017, s'engage désormais à transformer l'ensemble de son portefeuille d'actions et d'investissements sur base de critères environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance - dits "ESG" - sous caution des deux labels de la Fédération du secteur financier Febelfin et du réseau Financité.

Bien que le premier comporte des entreprises du secteur des combustibles fossiles, celles-ci n'entrent en ligne de compte qu'à condition de présenter une stratégie de transition explicite, soumise à évaluation. Quant au second, il exclut les fonds qui ne respectent pas les critères ESG et les traités signés par la Belgique sur les droits humains, les armes, etc.

"Le label Febelfin n'écarte pas totalement les énergies fossiles mais il a le mérite d'exister et est amené à évoluer avec le temps", soutient Mme Nyssens. Après analyse, "il nous restera moins de 1% d'investissements en rapport avec les énergies fossiles".

L'UCLouvain n'est pas la première université à se détourner des combustibles fossiles, du moins partiellement. En 2017, l'ULiège avait lancé le mouvement, assurant renoncer à de nouveaux placements basés sur le pétrole, le charbon et le gaz naturel, et se désengager des investissements directement liés aux énergies fossiles dans les cinq ans. L'université liégeoise précisait toutefois ne pas pouvoir éviter les investissements indirects puisque "investir dans des produits 100% socialement responsables reviendrait à limiter les secteurs dans lesquels l'ULiège peut investir, augmentant la concentration et l'exposition au risque (...)", argumentait l'unive rsité.

Près de quatre ans plus tard, le collectif étudiant "Fossil Free ULg" attend toujours une communication détaillée des instances universitaires sur le suivi. "Même si un engagement revêt déjà une importance symbolique, il nous semble essentiel que celui-ci soit suivi d'effets si une institution souhaite réellement s'engager en faveur de la lutte contre le changement climatique", souligne-t-il.

Poussée dans le dos par ses communautés étudiante et scientifique, l'ULB a également annoncé son intention de convertir l'ensemble des portefeuilles de l'université bruxelloise en investissements durables et socialement responsables d'ici la fin 2021.

"Les universités jouent un rôle exemplaire en matière de désinvestissement et pourraient aller beaucoup plus loin", estime Mathias Balcaen, expert pour Greenpeace et la Coalition climat. Parmi les plus avancées en la matière, il cite l'UGent qui a défini son propre cadre de gestion de portefeuille, excluant d'emblée les compagnies du secteur des énergies fossiles et intégrant les entreprises actives dans les énergies renouvelables et l'économie circulaire. Une politique que l'établissement gantois détaille sur son site web, assurant maintenir un portefeuille suffisamment large, tout en soutenant activement l'innovation.

En 2017, le mouvement de désinvestissement des énergies fossiles, né en 2010 aux Etats-Unis, avait donné lieu à des campagnes de mobilisation à l'ULiège, l'ULB, l'UCLouvain, la VUB et l'UGent.