Belga - Coronavirus - Les professeurs d'université version 2.0. en manque de contact direct avec leurs élèves

Anonyme • 5 octobre 2020
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Le passage forcé vers l'enseignement numérique, en pleine crise sanitaire liée au coronavirus, a soulevé plusieurs préoccupations auprès des professeurs d'universités, ressort-il lundi d'une enquête à grande échelle menée par la Vrije Universiteit Brussel (VUB) auprès de toutes les universités du pays. Le manque de contact direct avec l'étudiant fait notamment partie des inquiétudes mentionnées.

L'enquête, en ligne, a été réalisée, entre fin avril et fin mai, par le professeur Johan Bilsen et le docteur Iris Steenhout de la VUB auprès de 1.837 académiciens actifs dans une université belge. Sept répondants sur dix ont indiqué que les contacts en face-à-face et les feedbacks des étudiants pendant les leçons leur manquaient.

L'enquête montre par ailleurs que les professeurs ont investi beaucoup de temps au bon déroulement de cette nouvelle méthode d'enseignement, afin notamment que les étudiants ne soient pas pénalisés par les répercussions de la crise du coronavirus, ce qui a eu un impact direct sur leurs propres travaux. "Les professeurs semblent en effet avoir fait passer les intérêts des étudiants en premier au détriment de leurs propres recherches", indique le chercheur M. Steenhout.

Quatre jeunes professeurs d'université sur dix sont dès lors préoccupés par leurs perspectives de carrière. Il s'agit principalement de ceux avec un contrat temporaire, qui doivent mener à bien des recherches et rédiger des articles scientifiques afin d'être maintenus dans le circuit de l'emploi.

Comme dans d'autres professions, les professeurs d'université ont également fait part du difficile équilibre à trouver entre vie privée et vie professionnelle, alors que la crise sanitaire a imposé le travail à distance avec parfois des réunions placées le soir ou le week-end. Cela concerne principalement les travailleurs avec enfants.

La recherche montre encore que les répondants souffrent davantage de stress (54%) et d'irritabilité (51%) qu'avant la crise liée au coronavirus. Près de la moitié des professeurs (45%) rencontrent par ailleurs plus de problèmes de sommeil qu'auparavant.

Petite note positive toutefois: pas moins de 80% des professeurs interrogés se sentent désormais qualifiés dans l'enseignement numérique, alors qu'avant l'entrée en vigueur des mesures anti-coronavirus, seuls 44% estimaient maîtriser les pratiques numériques.

Le deuxième volet de cette enquête débute ce lundi.