BRUXELLES 06/11 17:35 (BELGA)
Le nombre d'étudiants primo-inscrits (premières inscriptions dans un cursus universitaire) est en augmentation de 10% à l'issue des inscriptions pour l'année académique 2019-2020, annoncent par communiqué mercredi les recteurs des universités francophones de Belgique. Malgré leur enthousiasme, ils s'inquiètent de la "discordance" entre ce succès d'attractivité et le sous-financement de l'enseignement universitaire.
Le nombre d'étudiants primo-inscrits n'a de cesse de gonfler au fil des ans. Avec la hausse de 10% enregistrée cette année, le nombre total d'étudiants universitaires dépasse aujourd'hui les 105.000. Une internationalisation toujours plus forte des é tudiants est par ailleurs constatée dans plusieurs universités puisque plus de 20% de primo-inscrits n'ont pas obtenu leur certificat d'études secondaires supérieures (CESS) en Belgique.
"Si on peut se réjouir de cette augmentation et de cette diversification de nos étudiants, qui est bien plus le reflet d'une attractivité renforcée que d'une croissance démographique, elle est aussi une source d'inquiétude, car comment maintenir la qualité de nos formations avec des moyens par étudiants en constante décroissance? Se pose ainsi, avec une intensité accrue, la question de la discordance entre la saine volonté d'augmenter le taux d'accès à l'enseignement supérieur et l'impossibilité avouée d'en financer le succès", s'interrogent les recteurs francophones, tout en soulignant qu'il s'agit d'un "défi incontournable" en ce déb ut de législature.
Le Conseil des recteurs des universités francophones de Belgique (Cref) en profite par ailleurs pour rappeler ses principales revendications, compilées dans un mémorandum présenté en décembre dernier, quelques mois avant le triple scrutin de mai 2019. Les recteurs y demandaient essentiellement de mettre fin au système d'enveloppe fermée (c'est-à-dire que le financement des universités n'augmente pas, alors que le nombre d'étudiants a explosé en 10 ans) et que les universités soient refinancées à hauteur de 150 millions d'euros sous la prochaine législature.
Un rapport commandé par le conseil d'administration de l'Académie de recherche et d'enseignement supérieur (Ares) avait évalué qu'il faudrait augmenter le budget total de l'enseignement supérieur de 50 millions d'euros en moyenne chaque année, entre 2018 à 2030, pour répondre à l'afflux d'étudiants dans le supérieur.