Belga - Elections 2019 - Le futur gouvernement de la Fédération aura l'avenir du Pacte d'excellence entre ses mains

Anonyme • 27 mai 2019
Actualité dans le groupe [ARES] Personnel

BRUXELLES 25/05 05:13 (BELGA) 
Avec les élections de ce dimanche, et l'arrivée prochaine d'une nouvelle majorité en Fédération Wallonie-Bruxelles, c'est donc le tout premier passage de relais politique qui se profile pour le Pacte, ce qui bien sûr alimente quelques craintes quant à un éventuel changement de cap, voire un détricotage de l'édifice.

Certains acteurs redoutent particulièrement la possible arrivée du MR aux commandes, les réformateurs s'étant montrés particulièrement critiques ces derniers mois, tant envers la réforme du pilotage des écoles que l'allongement programmé du tronc commun jusqu'à la 3e secondaire, les deux grands piliers de la réforme.

En début de semaine, leur président Charles Michel a d'ailleurs confirmé que, si les libéraux étaient appelés à la table des prochaines négociations gouvernementales, ceux-ci demanderaient à "rouvrir le débat sur le contenu du tronc commun".

Pour autant qu'il ait envie de poursuivre fidèlement la mise en oeuvre du Pacte telle que tracée par ses auteurs, le futur gouvernement trouvera en tout cas à son arrivée une feuille de route bien chargée. Et le dossier politiquement le plus délicat pour le ou la futur.e ministre de l'Education sera sans doute la réforme de la filière qualifiante.

Le Pacte prévoit pour rappel de regrouper à l'avenir l'enseignement technique et professionnel dans une filière unique, appelée "enseignement qualifiant", et de ramener celle-ci sur trois années seulement vu l'allongement du tronc commun, contre quatre années aujourd'hui.

"Il sera particulièrement important que le futur gouvernement puisse rassurer les enseignants concernés, lesquels redoutent évidemment des conséquences pour leurs emplois", soulignait fin avril Eugène Ernst, le président de la CSC-Enseignement.

"Le gouvernement Demotte avait promis que cette réforme n'entraînerait aucun licenciement. Il faudra donc que le prochain gouvernement précise rapidement ses intentions et renouvelle cet engagement".

Si le décret réformant et allongement le tronc commun a été définitivement voté début mai, l'élaboration des différents référentiels nécessaires à son implémentation jusqu'en 3e secondaire a, elle, pris pas mal de retard, si bien que seul le référentiel pour le maternel est aujourd'hui bouclé.

Les autres devront donc encore être finalisés sous le prochain gouvernement.

Un autre chantier du Pacte qui reste grand ouvert est celui de la "gratuité" programmée de la scolarité. Le gouvernement sortant a plus ou moins réglé les choses pour l'enseignement maternel, en interdisant qu'une série de dépenses en fournitures soient à l'avenir imputées aux parents.

Mais pour le primaire et le secondaire, tout reste à faire pour contraindre, sinon éliminer, ces frais scolaires. Une ambition qui coûtera d'ailleurs bien plus cher quelques les quelques millions dégagés pour l'implémenter dans le maternel...

Sur la liste des devoirs du prochain ministre, citons encore la concrétisation du parcours d'éducation culturelle et artistique (PECA), une autre innovation contenue dans le Pacte d'excellence qui vise à doter chaque enfant d'un vrai bagage culturel au sortir du tronc commun; la réforme de la procédure d'exclusion scolaire pour les élèves au comportement inapproprié ainsi que celle de l'inclusion des enfants à besoins spécifiques via des aménagements dits "raisonnables".

L'objectif de ce dernier projet est de diminuer considérablement d'ici 2030 le nombre d'enfants dans l'enseignement spécialisé pour les intégrer dans l'enseignement général. Pour louable qu'elle soit, l'initiative suscite toutefois beaucoup de questions tant auprès des enseignants tant du spécialisé que du général.

Et puis, bien évidemment, reste l'inévitable question du financement pérenne du Pacte. Le gouvernement Demotte sortant a chiffré les besoins financiers pluriannuels pour sa mise en oeuvre. Mais c'est bien au futur gouvernement qu'il reviendra de trouver les budgets nécessaires année après année, et ce alors que les caisses de la Fédération -privée d'autonomie fiscale- ne sont pas extensibles.

Les futurs conclaves budgétaires à la Fédération Wallonie-Bruxelles s'annoncent dès à présent intenses, d'autant que l'enseignement supérieur vient lui aussi avec une série de demandes de revalorisation budgétaire pour les cinq années à venir.

Enfin, le prochain exécutif devra aussi négocier, avant 2022 au plus tard normalement, le nouveau barème salarial qui sera appliqué aux futurs enseignants. Formés en quatre années à partir de 2020, ceux-ci gagneront en effet mieux leur vie que leurs collègues formés jusqu'ici en trois années seulement.

Ce changement devrait entraîner un surcoût progressif pour la Fédération, qui paie les salaires des quelque 100.000 enseignants de Bruxelles et de Wallonie. Cette dépense supplémentaire n'est toutefois pas attendue avant 2024, année où les premiers diplômés en quatre ans sortiront de leurs Hautes écoles.

Au vu de toutes ces augmentations de dépenses attendues à la Fédération, il ne serait guère étonnant que la question du refinancement de l'institution revienne très rapidement sur le tapis politique...

Keywords:
GVTFRA / ELECTIONS 2019 / ENSEIGNEMENT / ELECTIONS

Metadata:
INT 3 POL fr Author: EDR

ID: 100259566