Belga - Enseignement obligatoire - La Cocof enclenche une procédure en conflit d'intérêts contre un décret flamand (2)

Anonyme • 17 décembre 2018
Actualité dans le groupe [ARES] Personnel

Amplification, avec les réaction du côté flamand

BRUXELLES 14/12 19:45 (BELGA) 
Les députés francophones bruxellois ont donné vendredi après-midi leur feu vert à une motion enclenchant une procédure en conflit d'intérêts contre une proposition de décret flamand visant à réformer le système d'inscription dans les écoles néerlandophones à Bruxelles, provoquant des réactions indignées du côté flamand.

Cette motion a été adoptée à l'unanimité par les cinq groupes politiques (PS-MR-Défi-CdH, Ecolo) du parlement francophone, bruxellois, a annoncé la députée Caroline Désir (PS) sur Twitter.

Selon la télévision régionale BX1, la contestation exprimée par les francophones vise deux dispositions relatives aux priorités d'inscription dans les écoles flamandes situées à Bruxelles. L'une concerne la priorité d'inscription de 55% pour les élèves dont au moins un des parents maîtrise suffisamment le néerlandais. Le texte en projet, fruit d'un difficile compris trouvé en septembre dernier entre les partis de la majorité flamande (N-VA, CD&V et Open Vld), prévoit de porter cette priorité à 65%.

L'autre disposition problématique est prévue dans les écoles secondaires. Elle donne une priorité supplémentaire de 15% pour les enfants qui ont suivi pendant neuf ans l'enseignement fondamental néerlandophone, ce qui aboutit à un total de 80% de priorité.

Selon Mme Désir, nombre d'enfants bruxellois ne parlent à la maison ni le français ni le néerlandais. Ils "doivent pouvoir être accueillis tant dans l'enseignement francophone que néerlandophone. Ces enjeux doivent être pris en charge de manière solidaire et concertée entre les Communautés", a-t-elle expliqué.

Cette décision de l'assemblée de la Commission communautaire française (Cocof) a pour effet de bloquer en principe pour 60 jours la procédure entamée au sein du parlement flamand et qui devait se traduire par un vote avant la pause de fin d'année.

Elle risque ainsi de provoquer un retard d'un an dans la modification du décret flamand, qui visait à remédier au fait que des parents devaient camper devant des écoles pour se trouver en bonne position pour l'inscription de leurs enfants. Les écoles néerlandophones de Bruxelles devaient signaler avant la fin janvier leur disposition à utiliser un nouveau système numérique d'inscription.

La ministre flamande de l'Enseignement, Hilde Crevits (CD&V), s'est déclarée dans un communiqué "fortement déçue". "C'est particulièrement dommage pour tout l'enseignement", a-t-elle ajouté.

L'un des auteurs de la proposition de décret, le député flamand Kris Van Dijck (N-VA), s'est dit "particulièrement mécontent" de la décision de la Cocof.

"C'est vraiment totalement inouï. Je ne comprends vraiment pas où leurs intérêts (des francophones) seraient lésés. Le fait qu'ils décident de bloquer un décret aussi important pour le secteur éducatif flamand depuis une autre démocratie, depuis une tour d'ivoire bruxelloise, est incompréhensible", a-t-il déclaré à l'agence Belga.

Le spécialiste en matière d'enseignement de l'Open Vld, Jo de Ro, a lui aussi jugé "particulièrement regrettable" que la Cocof utilise "cette arme ultime", tout en suggérant de sortir le volet bruxellois de la proposition de décret afin de ne pas bloquer la réforme des règles d'inscription "dans le reste de la Flandre".

Il a aussi souligné les efforts réalisés par la Flandre pour l'enseignement à Bruxelles, en y investissant au cours de cette législature 169 millions d'euros pour la construction de nouvelles écoles afin de créer 2.000 nouvelles places dans les classes, sans compter les 2.000 autres prévues en 2019.

Keywords:
PARLBXL / COMMUNAUTES / ENSEIGNEMENT

Metadata:
INT 3 POL fr Author: GGD

ID: 97302648