Belga - Enseignement supérieur - Glatigny cherche des solutions pour compenser le coût lié aux étudiants français

Anonyme • 3 mars 2020
Actualité dans le groupe [ARES] Personnel

La ministre en charge de l'Enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles, Valérie Glatigny (MR), cherche des solutions pour compenser les coûts engendrés par la présence de nombreux étudiants français dans les Hautes écoles et universités de Wallonie et de Bruxelles.

Interrogée en commission du Parlement mardi par le député André Antoine (cdH, opposition), la ministre a indiqué que les Français représentaient la moitié environ de 32.000 étudiants étrangers inscrits en FWB.

Avec un coût moyen estimé par étudiant de 7.000 euros par an, ces 16.000 étudiants français -dont beaucoup retournent chez eux une fois formés- représentent dès lors une "dépense" de 112 millions d'euros par an à charge de la Fédération.

Or, en vertu des principes européens de libre-circulation et de non-discrimination sur base nationale, ceux-ci peuvent s'inscrire chez nous en payant les mêmes droits d'inscription que les nationaux.

Devant les députés, Mme Glatigny a toutefois insisté sur le fait que ce coût de 112 millions n'était que relatif. Vu le régime d'enveloppe fermée appliqué depuis plus de vingt ans à l'enseignement supérieur, le financement des établissements supérieurs n'est en effet plus directement lié à leur nombre d'inscrits.

"Dès lors, si ces 16.000 étudiants français n'étaient pas présents, nous ne réaliserions pas d'économie, puisque les montants des enveloppes resteraient inchangés", a souligné la ministre.

Néanmoins, Mme Glatigny entend relancer l'idée -formulée dès les années '90 déjà- de créer un fonds de compensation européen pour aider les pays qui, comme la FWB, accueillent de nombreux étudiants venant d'autres pays européens.

A sa demande, elle a ainsi rencontré fin janvier la commissaire européenne en charge de l'enseignement, Mariya Gabriel, pour en parler.

Elle rencontrera en outre prochainement son homologue française Frédérique Vidal pour échanger sur ce dossier.

Enfin, Mme Glatigny a encore indiqué mardi avoir rencontré à deux reprises déjà les Pr Vandenberghe et Yserbyt (UCL) pour discuter de leur proposition visant à mieux faire contribuer les étudiants étrangers au coût de leur formation.

Ceux-ci suggèrent à cet effet de relever les droits d'inscription en FWB pour tous, mais de neutraliser cette hausse par l'attribution d'une allocation complémentaire aux seuls étudiants de Wallonie et de Bruxelles.

Qualifiant mardi cette solution d'"intéressante", la ministre a toutefois jugé que celle-ci ne pourrait entraîner "une quelconque hausse du coût des études pour nos étudiants". Elle a aussi insisté sur la nécessaire sécurité juridique du mécanisme envisagé face aux règles européennes.