Belga - Fédération Wallonie-Bruxelles - Un accord de majorité "à connotation libérale", s'inquiète la CGSP-Enseignement

Anonyme • 10 septembre 2019
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BRUXELLES 10/09 13:47 (BELGA)
La CGSP-Enseignement affichait mardi une certaine inquiétude après la présentation, la veille, de l'accord de majorité PS, MR et Ecolo pour la Fédération Wallonie-Bruxelles et les ambitions affichées par le futur gouvernement en matière d'éducation.

"Je ne me réjouis pas particulièrement. Je suis même plutôt inquiet", a réagi son président, Joseph Thonon, interrogé par Belga. "La connotation libérale est assez marquée et il faudra voir ce qui se cache derrière les mots, notamment pour le tronc commun ou le CEB (certificat d'études de base)".

Partie prenante aux travaux du Pacte d'excellence ces dernières années, la CGSP regrette ainsi le choix de l'arc-en-ciel de permettre aux écoles qui le souhaiteront d'organiser jusqu'à 5 périodes hebdomadaires d'"activités orientantes" en 3e secondaire pour éventuellement permettre à leurs élèves de bifurquer déjà -partiellement- vers des filières de formation professionnalisantes.

"Avec cette mesure, le tronc commun ne sera plus vraiment commun puisque certaines écoles pourront donner d'autres cours à leurs élèves de 3e année, ce qui ouvre la porte à une forme de ségrégation des élèves", regrette le syndicaliste pour qui la réforme annoncée de l'enseignement en alternance participe de cette même logique.

"Le risque, c'est qu'on aille vers plus d'adéquationnisme avec les besoins du marché du travail, c'est-à-dire qu'on se dirige vers des formations qui collent plus à ce que les patrons veulent".

Autre sujet d'inquiétude: le -nouveau- report d'un an de l'entrée en vigueur de la réforme de la formation initiale des enseignants, ceci notamment afin de mener une évaluation de son impact sur les finances de la Fédération.

"Le risque existe donc qu'on bloque demain cette réforme importante sur base de cette évaluation budgétaire", redoute ainsi Joseph Thonon.

Celui-ci ne jette toutefois pas tout l'accord de majorité par dessus bord. Il salue notamment la poursuite du Pacte d'excellence, la mise en oeuvre de la remédiation, la volonté du futur gouvernement de faciliter les transitions (et donc de lutter contre l'échec scolaire) lors des transitions entre maternel, primaire, secondaire et supérieur, ainsi que les ambitions en termes de gratuité (extension des repas de midi gratuits dans les écoles, ...).

La CGSP-Enseignement s'étonne toutefois que cette déclaration de politique communautaire (DPC) ne comporte aucune donnée budgétaire.

"Quand on a une DPC qui n'est pas budgétisée clairement, on peut alors se demander au final quelles seront les priorités politiques qui seront données".

Même si un gouvernement est en théorie un organe collégial, le syndicat socialiste dit attendre néanmoins de voir lequel des trois partis coalisés va hériter du portefeuille stratégique de l'enseignement.

"Je redoute la désignation d'un ministre libéral", reconnaît ouvertement M. Thonon. "Vu les imprécisions dans la DPC, celui-ci pourrait alors clairement donner une impulsion libérale au texte", conclut-il.

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GVTFRA / FéDéRATION WALLONIE-BRUXELLES / PARTIS / ENSEIGNEMENT / SYNDICATS / BRIEF

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INT 3 POL fr Author: EDR

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