Belga - L'UNamur s'oppose au parking envisagé sous la place du Palais de Justice

Anonyme • 15 janvier 2021
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L'université de Namur (UNamur) s'oppose au parking que la Ville de Namur souhaite implanter sous la place du Palais de Justice, a-t-elle indiqué jeudi. Elle dénonce les nombreuses nuisances qui risquent d'en découler. Cette contestation survient alors que le projet est actuellement soumis à l'enquête publique.

Une première demande de permis unique avait déjà été introduite par les autorités communales en mars 2019. Elles s'étaient alors accordées avec l'UNamur, dont de nombreux bâtiments sont situés en surface, pour revoir les plans et réduire l'ampleur du chantier. Une nouvelle demande de permis a ensuite été introduite fin 2020 et est soumise à enqu& ecirc;te publique depuis le 5 janvier, pour une période de 15 jours.

Le projet est ainsi passé de 404 places à 388 emplacements, toujours sur cinq niveaux. Pour l'UNamur, le projet n'a pas été assez revu. Elle dénonce la construction "d'une véritable cathédrale, creusée dans la roche" et s'en inquiète. En outre, le chantier devrait durer au minimum 900 jours, avec de nombreuses répercussions en termes de vibrations et de pollution de l'air, qui pourraient avoir un impact très fort sur les activités de l'université.

En raison des nuisances, l'UNamur pourrait tout simplement devoir mettre un terme à de nombreux projets de recherche. Or, à l'heure actuelle, elle est engagée dans quelque 200 projets fondamentaux, notamment au niveau de la santé, qui représentent un budget de 33 millions d'euros alloués à l'université par différents bailleurs de fonds (Région wallonne, FNRS, Union européenne, sociétés pharmaceutiques...).

"D'une part, les vibrations empêcheront de nombreux appareils d'être opérationnels", a encore expliqué l'UNamur. "D'autre part, elles présentent un risque certain d'endommagement de nombreux équipements et nos résultats risquent d'être erronés. Or, nous parlons ici du développement de nouveaux traitements dans les pathologies qui constituent de réels défis de santé publique, comme le cancer, les effets du vieillissement de notre population, les maladies thrombotiques ou encore les maladies neurodégénératives."

En sus, les émanations de gaz d'échappement et de poussière mettraient en péril les 47 hottes à flux laminaire utilisées quotidiennement dans les laboratoires, selon l'université.

"Ce n'est pas un simple conflit de voisinage. Nous sommes face à une situation qui pourrait mettre en péril des recherches destinées à la résolution de problèmes de santé publique qui touchent les plus vulnérables de notre société. Ce sont des recherches qui concernent chacune et chacun d'entre nous", a-t-elle ajouté.

En mars dernier, les chercheurs de l'UNamur ont notamment développé une technique de dépistage du Covid-19 qui s'affranchissait des réactifs en pénurie. Celle-ci est aujourd'hui utilisée dans des dizaines de laboratoires dans le monde entier.