Belga - Pacte pour un enseignement d'excellence - Les décrets réformant la gouvernance des écoles approuvés en commission du Parlement (2)

Anonyme • 4 septembre 2018
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BRUXELLES 04/09 17:28 (BELGA) 
La commission de l'Education du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté mardi, à l'occasion d'une rentrée anticipée, deux projets décrets révisant en profondeur la gouvernance des écoles, avec l'espoir d'améliorer l'efficacité du système éducatif francophone.

Comme le préconise le Pacte pour un enseignement d'excellence bouclé il y a près de deux ans par les acteurs scolaires, les établissements scolaires bénéficieront à l'avenir d'une plus grande autonomie. Cette liberté sera toutefois contrebalancée par une responsabilisation renforcée.

Chaque école devra à cet effet conclure avec la Fédération un "contrat d'objectifs", lequel pourra varier en fonction du contexte social ou géographique de chaque établissement.

Pour atteindre ces objectifs, les directions d'école devront, en collaboration avec leur équipe pédagogique, élaborer un "plan de pilotage" pour une période de six ans.

"Ce qui est co-construit (en interne) a plus de valeur que ce qui est imposé (de l'extérieur)", aime à souligner la ministre de l'Education, Marie-Martine Schyns (cdH).

Pour s'assurer du bon suivi des objectifs, un corps de 88 "délégués aux contrats d'objectifs (DCO)" sera créé.

Répartis sur tout le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ceux-ci s'occuperont chacun d'une trentaine d'école au total. Ils travailleront sous l'autorité directe de neuf directeurs de zones (DZ).

Ces fonctionnaires seront désignés à l'issue d'une procédure de sélection, avec défense devant jury.

Les 53 premiers DCO, et les quatre premiers DZ, devraient être désignés le 18 février prochain. Ils entreront théoriquement en fonction dans le courant du mois d'avril pour examiner les premiers plans de pilotage.

Le reste du contingent est, lui, attendu pour la rentrée de septembre 2019 seulement.

Pouvant apparaître comme essentiellement technique, cette réforme représente en réalité un vrai changement de philosophie dans la gouvernance des écoles. En effet, là où les inspecteurs de l'enseignement s'attelaient jusqu'à présent à la stricte application des règles, les DCO veilleront demain à ce que les écoles atteignent leurs objectifs.

Les écoles qui n'arriveront pas à les rencontrer feront alors l'objet d'un suivi rapproché, qui pourra aller jusqu'à la désignation d'un manager de crise.

Les deux décrets approuvés mardi en commission constituent l'avant-garde d'une longue série de textes législatifs attendus avec impatience pour donner corps au Pacte d'excellence avant la fin de la législature.

Ils ont été approuvés mardi en commission par la majorité PS-cdH, contre l'opposition MR. Ils devraient être validés dès mercredi prochain à l'occasion d'une séance plénière extraordinaire.

Lors du débat mardi en commission, les réformateurs ont qualifié la nouvelle gouvernance d'"usine à gaz qui va tout compliquer".

"Etoffer le corps actuel des inspecteurs aurait été plus simple et moins coûteux", a défendu le député Laurent Henquet.

La cheffe de groupe MR, Françoise Bertieaux, a déploré de son côté la "logique managériale" qui sera ainsi imprimée, selon elle, à l'école francophone.

"Il ne faudrait pas qu'on oublie la dimension pédagogique", a-t-elle insisté. Une crainte aussi partagée par Barbara Trachte (Ecolo) d'ailleurs.

Par la voix de Joëlle Maison, DéFI s'est aussi montré critiqué. Loin d'augmenter l'autonomie des écoles, cette réforme va en réalité la restreindre, tout en augmentant la charge administrative qui pèse sur les directeurs. "Cela risque d'augmenter les problèmes de pénurie actuelle de directeurs...", a pointé la députée uccloise.

Préconisée par le Pacte d'excellence, cette réforme de la gouvernance des écoles est appuyée par les syndicats des enseignants ainsi que les pouvoirs organisateurs de l'enseignement, à la condition toutefois que les pouvoirs régulateur et organisateur de l'enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles soient scindés.

Or, cette scission, encore à définir dans le détail, nécessite une majorité des deux tiers au Parlement - et donc l'appui de l'opposition MR - pour être validée.

Mardi, devant les députés, Mme Schyns a reconnu le lien direct entre les deux dossiers. Si aucun accord politique n'est trouvé sur cette scission, les 53 premiers DCO ne seront tout simplement pas désignés en février prochain, a-t-elle averti.

Keywords:
PARLFRA / PACTE POUR UN ENSEIGNEMENT D'EXCELLENCE / GVTFRA / ENSEIGNEMENT / AGENDA

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INT 3 POL fr Author: EDR

ID: 95410943