Jean-Pierre Hansen, le président de l’Ares, démissionne

Anonyme • 12 novembre 2020
Article dans le groupe [ARES] Personnel

Article du Soir, publié en ligne le 11 novembre 2020 :

 

Plus d’un mois avant la fin de son mandat, Jean-Pierre Hansen a annoncé sa démission au Conseil d’administration de l’Ares. Une décision qui serait influencée par le cabinet de la ministre Glatigny.

Grosse surprise ce mardi matin au Conseil d’administration de l’Ares (l’académie de recherche et d’enseignement supérieur) qui fédère les acteurs du secteur : le président Jean-Pierre Hansen a annoncé sa démission. Il avait été proposé à ce poste par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles en novembre 2017 pour remplacer Philippe Maystadt décédé quelques semaines plus tôt. Un nom qui avait fait consensus au moment de l’élection. Son mandat devait se terminer le 31 décembre.

N’ayant certainement pas démérité à la tête de l’Ares – c’est en tout cas ce qu’assurent ceux qui l’ont côtoyé – il s’attendait à être reconduit à ce poste. Or voilà, dans une Fédération Wallonie-Bruxelles où tout est politique, le MR qui a l’enseignement supérieur dans ses attributions aurait souhaité changer de capitaine. Selon nos informations, Jean-Pierre Hansen a été particulièrement froissé par la manière dont il a appris la nouvelle.

Le MR l’aurait en effet averti ce week-end par un simple coup de téléphone, on lui aurait laissé entendre qu’il n’était pas suffisamment proche du parti pour être prolongé en 2021. Même si l’homme avait démarré sa carrière au cabinet du ministre André Oleffe (PSC, devenu par la suite CDH), on le dit très à cheval quant à l’objectivité du service public. Du côté du cabinet de la ministre Glatigny, on annonce ne « pas avoir été informés d’un souhait dans son chef de prolonger son mandat qui arrive à échéance en décembre. »

Gros chantiers

Jean-Pierre Hansen est ancien CEO d’Electrabel et ancien vice-président du groupe Suez. Formé à l’ULiège, il a également été professeur à l’UCLouvain, a enseigné à l’Ecole polytechnique de Paris et est membre de l’Académie royale de Belgique. Il a été nommé baron par le Roi en 2014. Depuis 2019, il a également été appelé à la rescousse pour administrer le groupe Nethys et l’assureur Intégrale. Un pied dans les universités et un dans le monde économique, avaient fait de lui un candidat idéal en 2017.

Durant ses trois années à la tête de l’Ares, l’ancien numéro un d’Electrabel n’aura pas chômé : amendement et réforme du décret paysage, création du Prix Philippe Maystadt, réforme de la formation initiale des enseignants (FIE), et plus récemment la gestion de la crise covid au sein de l’enseignement supérieur.

Même si tous les dossiers n’ont pas abouti au gouvernement, principalement pour des raisons budgétaires, Jean-Pierre Hansen et le Conseil d’administration de l’Ares auront fourni les recommandations qui s’imposaient.

Au cabinet de la ministre Glatigny, on tient à souligner l’investissement de Jean-Pierre Hansen au sein de l’Ares. « Nous avons bien été informés de son souhait de démissionner de la Présidence du Conseil d’administration. Nous tenons à le remercier pour la passion qu’il a montrée à défendre les intérêts de l’enseignement supérieur dans toutes ses composantes. »

Candidat potentiel

En vertu de l’article 28 du Décret Paysage, la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, doit proposer un candidat qui devra ensuite recueillir l’approbation du Conseil d’administration de l’Ares.

D’après les informations que nous avons obtenues, Vincent Reuter ferait partie des candidats potentiels. Il a enchaîné les postes à responsabilités, principalement dans le domaine de la chimie. Il est ancien administrateur délégué de l'Union Wallonne des Entreprises (UWE) et collabore avec le cabinet de Willy Borsus (MR), ministre wallon de l’Economie.