La Libre - Edito: viser l’excellence et fuir la médiocrité

La Libre - Edito: viser l’excellence et fuir la médiocrité

Anonyme • 14 novembre 2018
Actualité dans le groupe [ARES] Personnel

 DORIAN DE MEEÛS Publié le - Mis à jour le 

EDITO

Un édito de Dorian de Meeûs.

Réformer exige du courage et de la hauteur. Petit à petit, discrètement ou avec fracas, des textes législatifs concrétisent l’adoption du Pacte pour un enseignement d’excellence. Fait exceptionnel, le monde de l’école, dans le sens le plus large possible, est mobilisé depuis des années pour faire aboutir cet immense chantier avant la fin de la législature. Une réforme concertée, comme rarement. Une vision ambitieuse, comme jamais. Mais aussi, un compromis fragile, comme toujours.

Parmi les réformes politiques actuelles, le Pacte d’excellence est loin d’être un enjeu secondaire. Il est question, ni plus ni moins, de l’avenir de nos écoles. Toutes les enquêtes internationales successives démontrent qu’il y a urgence. Ce Pacte a fait l’objet d’innombrables et profondes réflexions pour - enfin - rendre nos écoles efficaces, exigeantes et équitables.

Un impératif conditionne toujours son atterrissage : la scission préalable des pouvoirs régulateur et organisateur de l’enseignement officiel. Actuellement, la ministre de l’Éducation dirige l’ensemble des réseaux d’enseignement, alors qu’elle organise en même temps celui de la Communauté française. Le Pacte doit mettre fin à ce conflit d’intérêts. Mais, comme rien n’est jamais simple dans notre paysage institutionnel, seule une majorité des deux tiers peut approuver cette réforme. L’occasion était trop belle pour le MR, qui défend pourtant cette scission, de peser dans ce débat. Mais, en claquant la porte des négociations, les libéraux, même s’ils ont des critiques justifiées sur le nombre important de nouveaux fonctionnaires à engager, prennent le risque de jeter le bébé avec l’eau du bain.

Alors que tout devrait être fait pour unir les forces vives et politiques pour réussir à réformer notre enseignement, le MR n’hésite pas à bloquer une réforme incontournable.

Vu que la majorité qualifiée représente un bon levier pour exister politiquement, on peut comprendre que des "politiciens" s’en saisissent. Mais dans le cas présent, nous avons cruellement besoin de politiques qui visent l’excellence… et échappent à la médiocrité.

Dorian de Meeûs