Le Soir - Physique, empathie et éthique… les bêtes noires de l’examen d’entrée en médecine

Anonyme • 9 juillet 2019
Actualité dans le groupe [ARES] Personnel

 PAR ERIC BURGRAFF

Certaines matières de l’examen d’entrée en médecine semblent être un véritable goufre pour les candidats. C’est en physique que le bât blesse le plus.

En 2017, 470 jeunes ont échoué uniquement à cause de la physique (ils avaient réussi tout le reste mais étaient en dessous de la cote d’exclusion). A titre de comparaison, « seuls » 19 ont été éliminés uniquement en raison d’un échec sévère en chimie.

Stefan Dab – cadre chez Boston Consulting Group et chargé d’enseignement à la Solvay Brussel School (ULB) – y décèle un déséquilibre lors du premier examen : « l’épreuve de physique est trop sélective, les autres épreuves de sciences trop faciles ». Et il interroge le niveau de l’enseignement secondaire : « Cette constatation pose aussi des questions concernant l’inadéquation entre les enseignements de physique dispensés dans le secondaire et les attentes de l’université. »

Empathie et éthique à rude épreuve

A côté de la physique, en 2017 toujours, c’est la partie 2 de l’examen (communication et analyse critique de l’information), plus particulièrement les épreuves censées mesurer la capacité d’empathie et le sens éthique des candidats, qui a éliminé de nombreux candidats : 198 personnes ont échoué en raison de l’échec à cette partie alors qu’ils avaient réussi les sciences dont 72 uniquement à cause de l’empathie et du sens éthique.

Parmi eux, certains avaient cartonné en science. Coup d’œil particulier sur le test empathie qui, a tout seul, désarçonné bien des jeunes. La comparaison des résultats 2017-2018 montre que 85 % de ceux qui ont échoué pour une « faiblesse » en empathie en 2017 et ont représenté l’examen, ont réussi en 2018.

Stefan Dab interroge : « s’il peut être concevable d’exiger un niveau minimum de maîtrise des sciences pour entamer ces études, est-il raisonnable d’exclure des candidats uniquement sur base d’une épreuve à choix multiples sur des matières aussi subtiles que l’éthique ou l’empathie alors qu’ils ont le niveau sur toutes les autres matières ? »